Plus de contrôle contre le désespoir des pauvres ? À quand les pilules qui feront de nous des gentils(-les) allocataires ?
Mercredi 8 aout, un quinquagénaire, s'immolait par le feu dans les locaux de la caf de Mantes-la-Jolie. Vendredi dernier il mourrait de la suite de ses blessures.
Ce suicide, s' il est présenté comme un fait isolé d'une personne désespérée, répond à quelque chose que tout allocataire vit, ou peut vivre. L'homme, dont les médias taisent le nom comme si il était honteux, était privé de RSA depuis mai, et la CAF lui demandait pour la quatrième fois des pièces justificatives. Une situation commune à beaucoup de précaires et de chômeur-euses. Alors que l'entretien où le quinquagénaire est passé à l'acte est qualifié « très classique et paisible » par la préfecture, c'est on demandé comment vivait cet homme depuis quatre mois ? Que disent ceux qui l'ont poussé au suicide ?
Marie-Arlette Carlotti, la ministre déléguée chargée de la Lutte contre l'exclusion assure, que "la CAF a rempli sa mission avec sérieux". L'institution n'est donc pas responsable à ses yeux. Elle rappelle la politique de l'institution, en guise de réaction obligé à ce drame difficilement étouffable: "il important d'éviter toute rupture dans le suivi des personnes et il est indispensable d'accompagner chacun de manière continue". Elle ajoute:"Les situations personnelles, aussi complexes que diverses, doivent être prises en compte afin d'apporter un soutien en personnes en difficulté"
Le contrôle continu et personnalisé contre le suicide, en somme.
N'est pas un réponse délirante ? L'individualisation des allocataires n'est il pas le lieu d'un contrôle accrue, où l'on donne le pouvoir à quelqu'un à peine formé de donner son avis sur la vie de l'allocataire qu'il suit ? Où il devient impossible de sortir du jeu de pouvoir entre les deux côté du guichet ? Où la pression devient constante (contrôle domiciliaire, suspicion de fraude, traque aux mères seules, et aux mauvais chômeurs-euses) ?
Non, cet homme n'était pas un malade mentale qu'il aurait fallu soigner, juste une personne qui a été poussé à bout par une institution qui fait passer un droit pour une carotte après laquelle il faudrait courir.
Le CCPL témoigne sa solidarité à l'immolé de Mantes-la-Jolie, et informe le conseil général et les responsables de la caisse d'allocations familial du Nord Pas de Calais, qu'il ne pourront pas autant se défausser que leurs homologues des Yvelines.
Contre la désolidarisation provoqué par l'institution, regroupons nous !
Faisons valoir nos droits !
Ne retournons pas la violence contre nous mêmes, reportons notre colère sur les responsables !