CHEZ PÔLE EMPLOI LA COMMUNICATION BOUDE (Bruay - 62)
mardi 24.01.2012, 05:07 - La Voix du Nord
Le rendez-vous précédait notre enquête
sur les conseillers surchargés de Pôle emploi. Il n'a pas
survécu aux chiffres que nous révélions vendredi dans nos pages régionales. En raison de
l'actualité
récente (comprenez notre dossier), seul le service communication de la structure peut s'exprimer.
Nous ne rencontrerons donc pas comme convenu le directeur du Pôle emploi de Béthune.
Évidemment, nous ne parlerons pas des 4 007 demandeurs d'emploi inscrits à l'agence de
Béthune.
Nous ne dirons rien des 182 chômeurs gérés en moyenne par chaque conseiller. Et puis, nous
éviterons d'écrire que c'est trois fois plus que le portefeuille idéal et que c'est 40 plus que
le chiffre officiel
Bruay La Buissière (Pas-de-Calais) : Le pavillon de la révolte flotte sur le mât
des Unions locales
CGT
| GROGNE SYNDICALE
| Que les cégétistes se révoltent et manifestent n’étonnera personne. Mais cette fois, le vent — la tempête même — de la contestation agite la base qui veut secouer les instances du
syndicat.
Sinon les ignorer.
Mercredi, en cette journée de rencontre des directions syndicales avec le gouvernement, les unions locales réagissent.
La base sent se
creuser un large fossé entre les dirigeants qui « s'embourgeoisent » et eux.
Denis Duporge,
secrétaire général de l’union locale d’Auchel, Roger Veste de Lillers, Jacques Taillieu de Bruay, (Stéphan Doloy de Béthune est excusé), clament leur désaccord total avec les instances du
syndicat. Aujourd’hui, le terme apparatchik s’applique aux têtes du mouvement.
La base sent se
creuser un large fossé. « À l’Élysée, on ne devait pas y aller. Les dirigeants de tous les syndicats français ont déjà capitulé avant même le début des discussions. Pour cette journée de
mobilisation, ils sont où nos dirigeants ? Il est scandaleux de ne pas être aujourd’hui des milliers dans la rue. Les militants de base sont près à bouger, mais nos permanents ne bougent pas. À
quoi servent-ils ? Nos dirigeants n’ont sans doute pas des fins de mois difficiles. Ils s’embourgeoisent et s’attribuent des privilèges. Les départementaux ne bougent pas, nous sommes verrouillés
par nos dirigeants. Leur position ne les met plus en contact avec les réalités du monde du travail. Il est temps de revenir aux fondamentaux des combats sociaux. Thibaut (secrétaire général
national, ndlr) n’écoute pas la base. La direction de la CGT n’a pas aidé les ouvriers de Sea-France. Face au désaveu de la CFDT, nous avions notre carte à jouer. »
On l’a compris, le
mal est profond, mais les volontés des bases locales sont vives. Une solution : « Nous allons nous désolidariser de nos chefs et permanents pour initier des actions à partir de 7 ou 8 unités
locales de la région. Nous sommes capables de réveiller l’ardeur et la révolte des oubliés de la République et, malheureusement aussi, de notre structure qui a pourtant la vocation de les
défendre et de les faire respecter ! »
Comme première
action commune, cette « union d’unions locales » ira manifester à Arras pour défendre Christian Delépine, conseiller prud’homal, « qui subit actuellement des pressions morales et des harcèlements
dans l’exercice de sa mission au service des travailleurs ». À n’en pas douter, la CGT devra connaître une révolution interne en 2012 pour continuer à exercer son action dans la défense des plus
modestes des citoyens, actifs ou retraités.
CGT Bruay-La
Buissière – 403, rue Roger-Salengro – Tél. 03 21 62 94 40.