Le Collectif de ChômeurSEs et Précaires de Lille (CCPL) présente ses voeux à la CAF du Nord

Publié le par ccpl59

 

Le Collectif de ChômeurSEs et Précaires de Lille

(CCPL) présente ses voeux à la CAF du Nord

 

Nous, chômeurSEs, précaires, allocataires, désignéEs comme "fraudeurs", "cancer de la société", "profiteurs", "fainéants", "assistés", "parasites" sommes ici pour nous faire entendre. Nous proposons de revenir sur les points dont M. Daniel Forafo souhaite faire la présentation aujourd'hui, à l'occasion de ses «voeux » à la presse.


La CAF c'est d'abord la gestion du RSA. Depuis son instauration, l’objectif du RSA est un leurre : un dispositif qui vise à « occuper » les sans-emplois pour à peine 410 euros par mois. A peine de quoi survivre trois semaines dans le meilleur des cas, à moins de cumuler les dettes. Le RSA, c'est aussi une logique perverse qui vise à nous faire accepter n'importe quel travail de peur de la radiation. C'est la fameuse « offre raisonnable d’emploi », limitant à deux fois de refuser une offre avant radiation. C'est aussi un dédale administratif, un véritable parcours du combattant à l'intérieur duquel le moindre faux pas est sanctionné d'une radiation : en 2010 ce ne sont rien moins que 5,3 milliards d'aide qui n'ont pas été distribués par la CAF à des allocataires écoeurés ou tout simplement ignorants de leurs droits (parmi lesquels 650 000 personnes qui pourraient bénéficier d'un RSA complet). Tout cela n'était pas suffisant, alors voilà qu'on expérimente aujourd'hui le travail obligatoire sur les RSAstes : des CUI de 7h/semaine pour à peine 120 euros de plus, soit moins de 5euros de l’heure... NOUS REFUSONS la logique du travail obligatoire qui vise à offrir une main d'oeuvre toujours plus précaire et docile au patronat, pendant que les travailleurSEs vivent avec toujours moins ! NOUS EN AVONS MARRE de ce RSA qui nous tient misérablement en laisse sur un fil tendu !


Parallèlement nous assistons à un véritable flicage des allocataires avec ce que vous appelez la lutte contre la fraude. Depuis quelques temps, certains de vos agents remplissent la dégradante fonction de flic, fouinant dans la vie privée des allocataires (enquêtes sur les revenus via la sécurité sociale, la collaboration des banques ou encore l'utilisation du fichier croisé permettant l'accès direct au fichier des impôts). Dans cette logique malsaine, les plus vulnérables sont aussi les plus suspects : femmes célibataires, jeunes, étrangerEs etc. Depuis 2007 par exemple, des familles roms n’ont plus le droit aux prestations familiales, la CAF se faisant le relais d'une politique xénophobe (avec à la clé une condamnation de la CAF de Saint-Etienne par la HALDE en mai 2010). Ici aussi, la politique de lutte contre la « fraude » n'est en fait qu'un trompe-l'oeil destiné à culpabiliser les pauvres : en comparaison, pour un euro de fraude, c'est trois euros de prestations non réclamées que la CAF ne verse pas. NOUS NE VOULONS PLUS de ces économies faites sur le dos des pauvres ! NOUS REFUSONS cette logique de flicage qui fait du pauvre un criminel en puissance et nous affirmons haut et fort : les véritables « criminels » sont ceux qui organisent le chantage à la subsistance! Nous avons conscience que les salariés de la CAF connaissent les compressions de personnels, les horaires impossibles (heures supplémentaires obligatoires le samedi), les petits chefs qui minutent le travail (lorsque les conseillers s’entretiennent avec les allocataires) et harcèlent au quotidien les conseillers « retors». En mars 2010 le président de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) écrivait ainsi au ministre du travail Xavier Darcos : « L'ensemble de l'institution est au bord de l'implosion ».


Nous accusons le gouvernement de faire volontairement régner ce climat délétère. NOUS N'ACCEPTONS PAS la déshumanisation du service public faisant de lui un outil de contrôle social nuisible à touTEs. NOUS NE VOULONS PAS de cette politique du chiffre qui indexe l'augmentation salariale des conseillers sur le nombre de dossiers traités (points de compétence au détriment du rapport humain). Les allocataires sont les premières victimes de la politique de réduction des coûts. Traités comme de simples numéros de dossier, affrontant un véritable dédale administratif, ils sont parfois privés des allocations qui leurs sont vitales. Cette situation s’empire avec la fusion récente (26 novembre) des huit antennes CAF du département. Partout où il y a « départementalisation », s'opère un même processus de centralisation et d'unification : un seul budget, un seul CA, une seule politique. Finies les actions sociales spécifiques à chaque CAF, et ce, au détriment de la population locale (chèques loisirs abandonnés dans le Douaisis, baisse des subventions des centres sociaux dans le Valenciennois etc.)

 

SDF, allocataires, sans emploi, sans papiers, travailleurSEs du social, de pôle

emploi, de la CPAM, de la CAF : nos gouvernants ne cessent de nous imposer un

système de flicage, de précarité, de punition et d'exclusion ! Le Collectif Chômeurs

Précaires de Lille propose de nous entraider et de nous solidariser sur nos situations

diverses (radiations, droits liés à la CAF,...) et de débloquer ensemble ces

situations. Notre collectif est ouvert à toutes les personnes qui veulent se battre

contre la précarité !

 

REUNION JEUDI 26 JANVIER à 18h

32 rue d'Arras à Lille-Moulins (local syndical mis à disposition par la CNT)

Contact : collectifCPL59@yahoo.fr

Blog : ccpl59.over-blog.com

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