FACE À LA PRÉCARITÉ ET AU CHÔMAGE : RÉQUISITION ET PARTAGE ! (action collectif de Lille en 2009)

Publié le par ccpl59

FACE À LA PRÉCARITÉ ET AU CHÔMAGE : RÉQUISITION ET PARTAGE !

 

Ce jeudi 29 janvier à 11 heures, nous avons tenté de réquisitionner dix caddies de vivres au Match de la rue Solférino à Lille. Une bonne cinquantaine de personnes étaient présentes. Toutes les caisses du supermarché ont été bloquées. Au bout d’une heure, le gérant du Match a préféré l’intervention policière plutôt que de lâcher les caddies. La police nationale a donc débarqué, nous expulsant du magasin sans ménagement, sans oublier au préalable d’aligner les militant-es le long du mur en les filmant un à un. Aucune arrestation n’a eu lieu, bien qu’ils aient tenté d’embarquer une personne. Nous nous sommes ensuite rendu à l’ANPE de la rue de Maubeuge, pour photocopier des tracts et préparer les banderoles pour la manif de l’après midi... Où on n’a pas cessé de scander le slogan du matin : « Contre la loi du fric, et des patrons : grève, grève, réquisition !!  


Marre de la précarité, marre du chômage. On nous harcèle de contrôles, on nous désigne comme assistés et voleurs, on nous impose de plus en plus des contrats précaires pour survivre, on galère pour se loger ou on crève la dalle. Sans papiers, chômeurs et chômeuses, SDF, employé-es précaires, allocataires des minimas sociaux… La liste est longue.


Plutôt que de se replier sur des solutions individuelles et dans la morosité ambiante, crise ou pas, on passe à l’action collective et on décide notamment de se réapproprier les richesses. Aujourd’hui, nous réquisitionnons des vivres au Match rue Solférino, détenu par un des groupes voraces de la grande distribution, qui chaque jour s’engraisse sur notre dos, sur celui des paysans et de ses salarié-es : pas de pitié, les voleurs c’est eux, pas nous ! Le patronat veut nous obliger à accepter des boulots de merde sous-payés dans ses usines, pour ensuite aller vider nos poches dans ses supermarchés. Ras-le-bol.


Le stock de vivres sera redistribué ce jour même aux précaires, à une antenne « pôle emploi », fruit de la fusion ANPE-ASSEDIC : une nouvelle arme de contrôle social, de flicage des chômeurs et de précarisation de ses salarié-es. Une autre partie sera redistribuée aux exclu-es que sont les sans papiers, qu’on exploite au noir ou qu’on expulse, aux SDF qu’on laisse crever de froid et aux roms, qui survivent dans des bidonvilles sur la métropole. 
Ce type d’action est à renouveler et à répandre : ces dernières semaines, à Paris, Grenoble, Rennes ou Toulouse, des collectifs ont lancé des « autoréductions », ici au Monoprix, là aux galeries Lafayette. Avec les manifs et les occupations d’ANPE, c’est une tradition de lutte des mouvements de chômeurs et précaires : ce n’est pas le climat sécuritaire actuel de répression des luttes sociales et d’enfermement des militant-es qui nous empêchera de continuer.


Nous sommes solidaires des licencié-es en masse, des salarié-es exploités au quotidien, des exclu-es en général. Et pour toutes et tous, l’action directe et la grève sont nos armes. Nous rejoignons donc les salarié-es en grève ce jeudi 29 janvier, en souhaitant bien évidemment que le mouvement se poursuive dans la foulée et que les luttes se multiplient... Cette grève ne doit pas se cantonner pas à une simple journée de mobilisation. Cela ne servirait que les bureaucraties syndicales désireuses de négocier des miettes. Les miettes, ils peuvent s’étouffer avec, car nous voulons tout.


Seule la lutte paye !


CHÔMEURS-EUSES ET PRÉCAIRES : ORGANISONS-NOUS !!

Collectif de Chômeurs, Chômeuses et Précairesde Lille 

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